Page:La Madelène - Le comte Gaston de Raousset-Boulbon, sa vie et ses aventures, 1859.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Calvo étendit la main, et d’une voix très-nette et très-claire : — « M. de Raousset aussi aura la vie sauve, » dit-il.

Un silence morne suivit cette affirmation. Les Français encombraient de plus en plus la cour du consulat ; on entendait à chaque instant, moins nourrie, la fusillade de la 4e compagnie, qui se repliait. Le consul arbora un drapeau blanc. À six heures et demie, le feu avait cessé de toute part, et la presque totalité des Français s’était réfugiée au consulat.

Les pourparlers commencèrent entre le gouverneur et le consul. Le général Yanès se refusa à une capitulation discutée ou écrite. Il demanda péremptoirement que toutes les armes lui fussent remises. À cette condition seulement il accordait la vie sauve à tous.

Une heure après, les armes étaient livrées, et les prisonniers, divisés en deux catégories, étaient écroués dans les deux prisons de la ville.

Quant à M. de Raousset, il était resté au consulat dans la chambre à coucher du consul. Vers huit heures du soir, cinq officiers vinrent le réclamer au nom du gouverneur général. M. Calvo le livra, sans protestation ; il fut immédiatement écroué et mis au secret le plus absolu.

Le combat de Guaymas avait duré trois heures ; trente-trois Français étaient morts sur le champ de bataille ; cinquante-neuf furent blessés ; treize de ces derniers moururent dans les jours suivants. MM. Edgard de Dion et Justin de Novion étaient au nombre des morts. Les Mexicains avaient engagé environ dix huit cents hommes : vingt-neuf furent tués pendant le combat ; cent vingt furent blessés ; trente-deux moururent des suites