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s’étaient ligués contre la colonisation française, se sentant directement menacés par l’arrivée de M. de Raousset, redoublèrent d’efforts pour amener un conflit. Le gouverneur fut entouré ; la populace ameutée, les calomnies les plus absurdes répétées avec une persistance infatigable. Le 8 juillet, une dernière entrevue devait avoir lieu, la ligue obtint du gouverneur qu’il ne recevrait pas le comte. L’irritation fut bientôt partout, et des rixes nombreuses s’ensuivirent.

Le 11 juillet, à sept heures du matin, deux soldats français, passant devant un café, dans la rue même de leur caserne, furent assaillis par des Mexicains et grièvement blessés. Au même moment, dans un autre quartier, un soldat mexicain poignardait un Français marchant seul sans armes. Ces divers agresseurs étaient à peine arrêtés, que de tous côtés des coups de feu retentirent. C’étaient encore des Mexicains qui venaient de tirer sur les hommes de la corvée du pain. Pour le coup, on cria aux armes ; et en un clin d’œil les Français, développés en tirailleurs autour de leur caserne, échangèrent une vive fusillade avec les soldats mexicains montés sur les terrasses environnantes.

Le gouverneur arriva en toute hâte au quartier français, et déclara au commandant qu’on était victime d’une erreur déplorable, que les événements de la matinée n’étaient qu’une rixe survenue entre des gens ivres ; qu’il donnait sa parole de consigner les Mexicains dans leurs quartiers respectifs.

Le feu cessa, mais une lutte prochaine était inévitable : tout le monde le sentait.

Un procès-verbal des événements du jour et des faits