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Au dernier moment, les autorités américaines s’opposérent au départ. Une action fut intentée par elles au consul mexicain, et, en attendant la suite du procès, cinq cents des hommes enrôlés furent débarqués. Le Challenge partit le dimanche, 2 avril 1854, emportant seulement trois cents hommes, dont cent cinquante à peine étaient connus de M. de Raousset.

C’était un premier mécompte ; il eût été sans importance si le consul avait pu continuer ses envois par petites troupes ; mais les Américains mirent entrave à tout. Le procès du Challenge et l’arrestation de M. Dillon ont eu assez de retentissement, pour que nous nous dispensions de les raconter ici.

Il eut pour principal résultat de faire abandonner par le gouvernement mexicain ses projets de colonisation militaire et française.

« Tout me crève dans la main, écrit M. de Raousset à M. de L… ; mais je ne renonce pas, non ! je ne renoncerai pas ! La vie n’est rien. J’y laisserai ma tête, s’il le faut : mais je jouerai la partie jusqu’au bouf ! »

Cependant, M. de L***, revenu en France, s’occupait activement de venir en aide à son ami. Un puissant personnage avait promis d’appuyer de tout son pouvoir pour décider le gouvernement à faire quelque chose. C’est à ces négociations, dont nous devons nous interdire de parler et qui n’ont abouti à rien, que se rapporte l’extrait suivant de sa correspondance. Nous le donnons pour montrer une fois de plus quelle préoccupation vraiment française était au fond de ses projets.