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Pendant ce temps aussi les intrigues marchèrent, et M. Calvo aidant, la compagnie traitait directement avec le général Blanco. On lui donnait 40,000 piastres d’indemnités, et elle consentait à évacuer la Sonore.

M. de Raousset n’eut connaissance de ce traité que longtemps après ; il y demeura complètement étranger. Et quand il partit pour Mazatlan, convalescent à peine, il put, sans forfaire à sa parole, dire au revoir à cette terre sonorienne qu’il avait un moment occupée en maître.

L’effet produit à San Francisco et dans toute la Californie, par la victoire d’Hermozillo, fut immense. Des compagnies de volontaires s’organisèrent spontanément pour aller rejoindre la glorieuse petite troupe. Six cents hommes étaient équipés et prêts à partir, lorsque arriva la nouvelle de la maladie mortelle de M. de Raousset et du traité conclu pendant son agonie. Les enrôlés se débandèrent.

M. de Raousset était à Mazatlan, convalescent à peine, lorsqu’il reçut une lettre de M. Dillon. Le consul de France à San Francisco s’intéressait vivement, on le sait, à M. de Raousset : sa lettre était particulièrement affectueuse et pressante. « Si votre intention est de recommencer, comme je n’en doute pas, lui disait-il, revenez ici au plus vite ; nous verrons ensemble à remonter cette affaire. »

M. de Raousset repartit pour San-Francisco, aussitôt qu’il fut en état de supporter le voyage.

Son arrivée fut un véritable triomphe. Chacun s’empressait autour de lui et lui faisait des offres de service. Anglais, Français, Américains, se disputaient l’honneur