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Blanco les armes de guerre dont la compagnie était pourvue, ou reprendre le chemin de Guaymas avec interdiction de paraître dans les lieux habités ; sinon, ajoutait-il, vous serez mis hors la loi et traités comme pirates.

Désormais toute pensée d’accommodement paraissait absurde : inévitablement, la solution devenait l’affaire des armes ; M. de Raousset ne répondit même pas.

Pendant le séjour à la Madelaine, une conférence de la plus haute importance eut lieu avec les chefs des pueblos du nord. M. de Raousset était venu en Sonore, bien résolu à ne se mêler en rien aux crises politiques du pays ; mais à la veille de tirer l’épée, les intérêts et la sécurité de ses compagnons lui faisaient un devoir de se créer le plus grand nombre possible de partisans. Des ouvertures, des propositions lui furent faites ; M. de Raousset accepta résolûment.


    pirate ! À cette heure de malédiction pour la Sonore, il n’y a qu’un seul homme qui pense réellement à la sauver de sa ruine ! c’est le comte ! Si les hommes de ce pays n’étaient pas tous des lâches, ils prendraient les armes comme lui pour secouer le joug de Mexico ! Oui, j’aime le comte ! (Si quiero el conde, y loquiero con amore.) » Antonia, mon cher Edme, est grande, belle et blonde. Elle était là, au milieu de ses brunes compagnes, comme une rose dans un bouquet de tulipes noires.

    » Hier, à la vue de cinq à six mille personnes, Antonia est venue dans mon camp, sous ma tente.

    » Je ne te raconte pas cela pour satisfaire la fatuité commune aux animaux de notre espèce, mais afin de te donner à juger ce que valent les femmes en Sonore, et si j’ai si grand tort de croire que j’ai un parti pour moi, dans le pays.

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    » Raousset-Boulbon. »