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CONTES DROLATIQUES
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III

Les noces furent luxueuses à l’envi. Ce fut une Saint-Barthélemy de volailles dans toute la région, et jamais tant de truffes ne montrèrent au soleil leur museau noir et appétissant. On mangea trois jours durant, et on but autant de nuits au château des Engrumelles. Le baron appelait-il Bacchus au secours de Vénus ?

C’eût été, en tout cas, une bêtise, car je ne connais pas de plus grands ennemis. Une chose que les vrais amoureux dont je parlais plus haut n’ont surtout pas le temps d’être, c’est gourmands.

Mais qu’Izoline était jolie dans son costume blanc de mariée, le premier jour ; et comme vêtue de neige fleurie dans ses


Izoline mélancolique.

Le Portrait de l’Hidalgo.

admirables robes de brocart et de velours de grande dame, aux agapes des jours suivants ! Une délicieuse mélancolie était en elle, et les plaisanteries paillardes qui circulaient autour des tables ne la faisaient pas plus sourire le troisième jour que le premier, ce qui parut un indice rassurant au comte Adalbert, qui avait été invité, avec toute la noblesse de la contrée.

Celui-ci trouvait de plus en plus que sa mère avait eu raison, et, avec une indiscrétion méchante, il se réjouissait intérieurement aux mines apoplectiques du baron, rouge comme une pivoine et gonflé comme un muid. Et le dimanche qui vint après,