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L’ART COXTEMPORAIN DES PIÈCES EN CONCERT DE RAMEAU 153

je pouvois contribuer aux innocens plaisirs de Messieurs vos descendans qui font l’ornement des Muses, Et mériter par un sujet plus intéressant les bontés que j'ay reçu de vous, Monsieur, aussi bien que du vénérable Magistrat, à la teste duquel vous estes si dignement placé. J’ose espérer, Monsieur, que cet ardent désir à vous plaire vous rendra témoignage de mon parfait attachement et du profond respect avec lequel je suis, etc. « F. Hanot. »

Le deuxième recueil des sonates d’Hanot se vendait chez lui à Tournai, rue des Chapeliers, et à Lille, chez M. Hanot le cadet (Charles-Joseph), prés des Récollets. Leclerc et Mme Boivin étaient chargés de la vente à Paris. Nous donnons ici un fac-similé de la signature d’Hanot relevée sur l’exemplaire de ce Livre II que possède la Bibliothèque nationale1 :


Hanot passa toute la fin de sa vie à Tournai, entouré d’une réputation régionale qui pourtant, ainsi que nous l'allons voir, s’étendit jusqu’aux portes de la capitale. Au début de 1749, le 13 janvier, le musicien et sa femme passaient devant le Mayeur et les échevins de la ville un acte de ravestissement2 ; ils vivaient très bourgeoisement dans la paisible atmosphère de la cité flamande, et, comme Candide, ils se bornaient à cultiver leur jardin. Toutefois, le nom d’Hanot se lit dans le Mercure, en 1763, à l’occasion de l’apparition du troisième recueil des Récréations de Polhymnie, dans lequel l’éditeur de celle publication, à côté d’airs de l’organiste Poutau3 et de Le Jay, insérait des compositions de « M. HanoL4 ».

Dans son testament, daté du 27 janvier 1770, et dit « conjonctif » parce que les époux Hanot l’avaient fait ensemble pour disposer irrévocablement de leurs biens respectifs5, le musicien, qui aimait à se parer de ses titres de pensions, s’intitule « Maître à danser pensionné de cette ville de Tournai ».

11 y mourut peu de temps après, le 26 février 1770, à l’âge de soixante-treize ans6.

Peut-être est-ce son frère cadet, Charles-Joseph, qui figure en 1763 parmi les basses du Concert spirituel7, et dont les états d’émargement de l’Opéra portent le

1. Six | Sonates | Pour un violon ou Fl. Traversière | avec la B. C. | Dédiées | A Mr Le Cte de Saingenois de Grnnd-brencq | Baron du St- Empire Et Chambellan actuel de | Sa Majesté La Reine de Hongrie | Composées | Par M. Hanot | Pensionné de la Ville et Citée de Tournay | Livre II | Prix en blanc 3 livres 12 sols. Se vend à Paris | chez | M. Le Clerc. Mme Boivin. A Lille en Flandre | M. Hanot le cadet près des Récolets | A Tournay | L'auteur, rue des Chapeliers | A. P. D. R., 1745. 2. Expression de droit coutumier qui signifie donation mutuelle passée par devant Loy (Glossaire du Droit français, 1882, p. 411). 3. 11 était organiste des églises de Saint-Jacques de la Boucherie, et de Saint-Martin des Champs, et s’était formé auprès de Forqueray. 4. Mercure, janvier II. 1763, p. 127. 5. Testament passé par-devant Louis-Maurice-Joseph Prevost, notaire royal à Tournai, le 27 janvier 1770. (Archives de la ville de Tournai, Layette de 1770.) 6. Voici son acte de décès : « Die vigesima sexta februarii 1770, sepultus est in cavea loretana Franciscus Hanot, subito defunctus, annos 72 natus, vir Mariæ-Helenæ Alexandre, filius Caroli et Mariæ Galot. » (Tournai, Paroisse Notre-Dame. Décès, l77O.) 7. Spectacles de Paris, 1765, p. 3-4. On le rencontre aussi en 1766, 1767. Il habite à Paris, rue de Vaugirard. La famille d’Hanot se composait de son frère Charles-Joseph, et de deux sœurs. L'une Marie-Françoise, mariée à un tailleur de Lille nommé Beultinck, l’autre, Marie-Joseph, femme Jean-Baptiste Sohier.