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dans son appartement, le silence s’étant rétabli, ordre fut donné de faire immédiatement monter le comte de Béniowski, le chevalier Vincent du Capricorne et tous les prisonniers de leur équipage.

Un ban fut battu.

Puis, le commissaire royal, greffier du conseil, donna lecture de la délibération prise en ces termes :

« Au nom du Roi,

« Attendu que l’instruction relative à la campagne de mer dirigée par le comte Maurice-Auguste de Béniowski, a clairement mis à néant toutes les pièces à charge et accusations portées contre ledit comte Maurice-Auguste de Béniowski et ses compagnons,

« La commission militaire rassemblée sous la présidence du capitaine de vaisseau Cerné de Loris, commandant en chef les forces navales de Sa Majesté dans les mers de la Chine, décide qu’il n’y a pas lieu de poursuivre.

« En conséquence, tous les accusés sont reconnus innocents et déclarés libres à bord de la frégate de Sa Majesté la Pomone.

« Ce 12 janvier 1772. »

Des hourras de joie éclatèrent à ces mots.

Vasili versait des larmes de bonheur en se jetant aux pieds de son maître.

Le chevalier du Capricorne jurait dans toutes les langues connues, et avisant ses grognards Sans-Quartier, Jambe-d’Argent et autres :

— Nous reverrons Madagascar tout de bon, cette fois-ci, dit-il ; mais n’oubliez jamais, mes jolis cœurs, que le baron de Luxeuil, s’il n’eût tenu qu’à lui, nous aurait fait mettre la cravate.

— Où est-il ce baron, s’il vous plaît, mon capitaine ?