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tribus Sambarives, me sont désormais dévoués jusqu’à la mort ; ils me fournissent tous les bras dont j’ai besoin pour mes nombreuses constructions d’établissements, de canaux, de quais, d’habitations et de chemins.

« Le roi de Foule-Pointe Hiavi voit nos travaux de fort mauvais œil ; je le soupçonne d’avoir fait couper plusieurs de nos ponts de bois. Je commence à entretenir des correspondances secrètes avec divers philoubés Mahavélous, tout prêts à se révolter contre lui ; mais je le soutiens encore, ne voulant allumer la guerre civile que s’il se rend évidemment coupable envers nous.

« J’use toujours ainsi de modération, tâchant de tout savoir, et j’évite les grands engagements autant que possible surtout du côté de l’Est.

« M. Mayeur, qui se montre ingénieur fort habile, a établi notre poste avancé d’Angonavé dans une position imprenable. Il veut bien en mon honneur lui donner le nom de Fort-Auguste. Franche-Corde y tient garnison, et, devenu grand diplomate, prétend à former un parti français chez les Sakalaves.

« La Plaine de la Santé, située entre Louisbourg et Fort-Auguste dans une position si belle qu’il suffisait d’y envoyer nos malades pour qu’ils fussent guéris, n’est plus tenable depuis les nouvelles incursions du brigand Siloulout, dont les bandes ravagent la contrée. – Nous ne pouvons plus nous contenter, dans ce point salubre, d’un camp entouré de palissades. M. de Marigny, capitaine de ma deuxième compagnie, est chargé de construire un fort qui couvrira la rivière et la plus grande partie de la plaine.

« Le Grand-Bourbon, vaisseau de compagnie, vient relâcher dans la baie d’Antongil ; je lui fais fournir tous les rafraîchissements dont il a besoin et charge son capitaine de mes dépêches pour messieurs de Ternay et Maillart.