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Pic de Lannion et Saur de Dunkerque, – plus loin encore, Guy-Mauve Gobe-l’As, jeune tambour qui commence à trouver Madagascar assez maussade, et quelques boucaniers, entendent leur capitaine, sans pouvoir exécuter ses ordres.

Tout à coup, des tambours et des clairons français retentissent à peu de distance ; une troupe de marins et de soldats de marine s’avance, bayonnette croisée, en criant :

Roland !… Kerguelen !… Oiseau !… Dauphine !…

Une terreur panique s’empare des insulaires ; ils reculent et fuient vers la plage.

Quatre rangées de canons de gros calibre ouvrent alors sur eux un feu à volonté.

La division Kerguelen avait pris son mouillage pendant le combat, et, tandis que ses chaloupes débarquaient des troupes dans la petite rivière parallèle à la Tingballe, les trois navires s’étaient embossés au point le plus convenable pour couper la retraite aux Malgaches terrifiés.

Le Roland avait fourni deux compagnies de cent hommes, la frégate l’Oiseau, dont le capitaine M. de Romevet dirigeait l’action générale, avait débarqué cent cinquante combattants, et la corvette la Dauphine quatre-vingts ; en outre, les chaloupes et les canots avaient un armement complet. – Il s’ensuivit que le major et ses braves estaffiers furent sauvés à temps.

Les indigènes prosternés, couchés sur le sable et criant miséricorde, étaient encore fauchés par la mitraille du vaisseau, – lorsque Béniowski dépêcha en toute hâte à Kerguelen un officier chargé de lui rendre grâce de son efficace concours et de le prier de mettre bas le feu.

Aussitôt après, les troupes se remirent en marche. Béniowski et sa réserve renforcée par deux escouades de matelots du Postillon descendirent des hauteurs vers la mer, et le demi-