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Le Dauphin.

Dis-moi donc, quand nous sortirons de ce vilain fort. Tu t’y ennuies beaucoup, ainsi que mon papa. Nous sommes meublés à la diable, au lieu qu’à Versailles rien ne nous manquoit.

Antoinette.

Je t’ai dit, mon petit ami, que la présence du roi étoit nécessaire à Paris, afin qu’il puisse sanctionner les décrets qui, sans son acceptation, n’auroient aucun effet.

Le Dauphin.

Eh bien ! retournons aux thuileries : la vue y est plus belle qu’ici, et les appartemens plus commodes.

Antoinette.

Tu te rappelles bien le bruit du canon qui s’est fait entendre au château : nous n’étions pas en sûreté. Il faut attendre ici que le calme renaisse.