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Qu’il étoit doux aussi pour mon oreille, tandis que ce guerrier entretenoit dans mes veines le feu violent des passions, de l’entendre jurer la mort prochaine des factieux !

Oui, ce rêve agréable à mon cœur, se réalisera bientôt. Je le vois arriver, cet instant fortuné, où vous paierez cher, infâmes parisiens, de m’avoir conduite en cette lugubre tour, où par fois j’éprouve de l’ennui. Vous avez été assez déhontés pour traiter ainsi la famille entière du plus grand roi du monde ; mais, ô Louis XVI ! prenez courage dans les revers. Puisque vous n’avez point à craindre d’être pris par famine, laissez faire au tems, qui vient à bout de tout. Bientôt vous remonterez sur le trône, d’où vous êtes descendu par des insurrections faubourgeoises. Fiez-vous à moi : en tout j’ai voulu soutenir l’honneur de votre nom, je viendrai à mes fins.

Tremblez, vils agitateurs, que nous soyons aussi barbares que vous l’avez été.