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-39i- Et le pauvre qui fou les suit Ah! qu'il est seul à son retour parmi la nuit Où s'enténèbre toute chose; Ah! qu'il est seul et sans secours , Le triste errant de la nuit close, Le triste conquérant vaincu de la nuit close, Là-bas auprès de ces faubourgs! II Les soirs nostalgiques, Les soirs brumeux d'octobre exténué. On se la rêve celle aux boucles balsamiques, Au pas tant de fois épié Et dont la voix serait toutes les musiques... On se la rêve par un matin De féerie révélé au geste câlin Qui s'essorerait en oiselle de sa frêle main. On se la rêve Marguerite au rouet Filant la jeune attente et le songe muet Dont.frémirait à son insu son âme captive, On se la voudrait fluette et furtive Et reposante comme l'a\ur Aux confins verts d'un hori\on de printemps pur. On se la voudrait comme vous, Dona Sol, Et comme vous, les belles au long col Dormant aux palais endormis de l'histoire; Comme vous, ô vous, qui n'eûtes de gloire Hormis vos grâces, dont l'éclat ne meurt En nos temps sans grandeur. Elle vous serait sœur, Brigitte Pirson, Maternelle Renal aux tendresses pieuses, Qui aurie\ bercé, tels des enfançons, Nos passions insidieuses Et nos remords avec des phrases de pardon.