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—357— joindre moi-même) jusqu'aux plus intimes détails des meilleures étreintes? » Tous nos compliments par gestes. Padû- ftisûr, aeiout! De M. Georges Rodenbach, à propos de la tragédie moderne de M. Dujardin : « M . Jacques Blanche organise la représen tation des pièces de M. Dujardin; et, comme M. Blanche est le fils du célèbre aliéniste, répandu lui-même dans le monde et dans tous les mondes, il parvient à rassembler pour son ami l'écrivain un public très artiste, très élégant, très choisi, très divers, qui allait hier de M. Wisthler, le grand peintre anglais, et de M. Stéphane Mallarmé, réu nis dans une loge, à M. Jules Lemaitre et même à l'Académie dans la personne de M. Ludovic Halévy. » M. Max Sulzberger, dans ses critiques artistiques de TEtoile belge, consacre aux écrivains de la Jeune Belgique des notes pleines de sympathie pour leurs efforts. Tous nos remercîments à M. Max Sulz berger. Lire dans la Revue générale la chronique littéraire de M. Eugène Gilbert et une étude de M. Georges Kaiser sur son oncle, feu François Riga. La Flandre libérale reproche au clergé belge d'avoir perdu le sentiment et l'intelli gence des choses artistiques. Le reproche n'est pas tout à fait immérité. Le Bien Public riposte en adressant le même reproche aux membres des Loges. A la suite des instances de MM. Francis Nautet et Georges Eekhoud,qui signalèrent l'état d'abandon où se trouvait la sépulture de Charles De Coster, l'administration com munale d'Ixelles a fait procéder à l'exhuma tion. La dépouille mortelle de l'écrivain a été déposée dans un caveau de la commune, en attendant l'érection du monument, qui aura lieu prochainement. Un bon point à l'administration commu nale d'Ixelles. Deux phrases historiques : La première, des Ecrits pour l'Art : « Je dis la vérité, continuellement la vérité ». Cette phrase est signée René Ghil. La seconde, des Entretiens politiques et littéraires : «... Il est oiseux d'opposer aux réalisa tions actuelles des intuitions de Banville — vers polymorphes et rythmiques — les ode lettes où ce maître charmant et léger tuait le temps dans rattente inconsciente de notre génération. » Cette phrase n'est pas signée. Nous recommandons chaleureusement à nos lecteurs la Revue des Alpes, un ma gnifique périodique illustré, publié sous l'inspiration de notre collaborateur M. Ch. Buet et de son fils. La Revue des Alpes pu blie des articles des meilleurs écrivains dé France et d'excellentes gravures. M. François de Nion publie dans le Fi garo la seconde partie de son étude sur le mouvement littéraire en Belgique : II. — LES POETES. Le mouvement poétique en Belgique fut incontestablement plus développé, plus fourni, souvent d'une originalité plus complète et plus nationale que le mouvement prosateur. Peut-être pourrait-on attribuer cette prééminence à ce fait, ingénieusement relevé dans un récent et excellent article de M. Ernest Verlant, que les plus anciens monuments de la littérature germanique sont des odes, tandis que ceux de la langue celtique sont surtout des récits. Cette observation con tribuerait alors à préciser le caractère ger mano-flamand de la poésie belge. N'est-ce pas d'ailleurs dans l'histoire des peuples une règle constante que le rythme ait précédé la prose? Cette supériorité des poètes sur les prosateurs, à l'éclosion d'une littérature, serait ainsi un exemple assez

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