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AU LECTEUR


L’année 1891 a été favorable à la Jeune Belgique et néfaste pour ses ennemis.

Avons-nous besoin de rappeler la fête brillante où fut célébré le dixième anniversaire de notre chère Jeune Belgique ? Tous ceux qui ont assisté à ce banquet fraternel où battaient tant de cœurs dévoués à la gloire future de notre patrie, en garderont longtemps le souvenir. Là, devant ceux qui nous aiment et qui nous aident dans nos efforts, nous avons renouvelé nos solennelles promesses de fidélité incorruptible à l’Art que nous servons. Nous avons eu la joie d’entendre aussitôt l’un des plus notables représentants politiques du peuple belge, M. Paul Janson, nous promettre l’appui de son dévouement et de son éloquence.

La seconde moitié de l’année 1891 a retenti du bruit d’ardentes polémiques artistiques et littéraires, où la Jeune Belgique a combattu au premier rang.

À côté de l’Art Moderne, qui avait ouvert le feu, elle a attaqué la direction de nos musées de peinture et dénoncé ses incroyables abus. On s’en souvient, la commission directrice de ces musées est accusée d’avoir gaspillé plus de 700,000 francs en achats déplorables. L’incurie et l’ignorance de ces singuliers administrateurs vont faire l’objet d’une enquête officielle, à la suite d’une courageuse interpellation