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pour la propagation. Les papillons foulés ou trop échauffés dans les tas réussiraient moins heureusement, surtout les femelles, qui ne produiraient pas des œufs sains. Au bout de sept autres jours, les papillons sortent de leurs coques. On doit apporter beaucoup de soins à tuer ceux qu’on ne veut pas laisser sortir. Les coques ne doivent être mises dans la chaudière qu’à mesure qu’on est en état de les dévider ; car, si on les laissait tremper long-temps, la soie en souffrirait. La meilleure méthode serait d’y employer un assez grand nombre d’ouvriers pour les dévider toutes en même temps. L’auteur chinois assure qu’en un jour cinq hommes peuvent dévider trente livres de coques, et fournir à deux autres hommes autant de soie qu’ils en peuvent mettre en écheveaux, c’est-à-dire environ dix livres ; mais, comme cela n’est pas toujours possible, il donne trois moyens d’empêcher que les coques ne soient percées.

1o. Il faut les laisser un jour entier exposées au soleil, qui, à la vérité, nuit un peu à la soie, mais qui tue infailliblement les vers ; 2o. on peut les mettre au bain-marie, en jetant dans la chaudière une once de sel et une demi-once d’huile de navette, ce qui ne peut rendre la soie que meilleure et plus aisée à dévider. La machine qui contient les coques doit être placée fort droit dans la chaudière, et le sommet si bien bouché, qu’il n’en sorte aucune vapeur ; mais si ce bain n’est pas soigneusement