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jaune brillant. L’auteur chinois propose, pour les loger, une espèce de galerie de bois ou de hangar. Elle doit être divisée en compartimens, chacun avec sa petite tablette sur laquelle on puisse placer les vers. Ils ne manquent point de se ranger eux-mêmes dans l’ordre qui leur convient. Cette loge doit être assez spacieuse pour le passage d’un homme, et pour y entretenir au milieu un feu modéré plus nécessaire que jamais contre les inconvéniens de l’humidité. Le feu ne doit point avoir plus de chaleur qu’il n’en faut pour soutenir les vers dans l’ardeur du travail, et pour rendre la soie plus transparente.

Ils doivent être entourés de nattes à quelque distance, et le sommet de la galerie doit en être aussi couvert, non-seulement pour couper le passage à l’air extérieur, mais encore parce que les vers se plaisent dans l’obscurité. Cependant, après trois jours de travail, il faut retirer les nattes depuis une heure jusqu’à trois, pour faire entrer le soleil dans la loge, mais de manière que ses rayons ne tombent pas sur les vers. On les préserve des effets du tonnerre et des éclairs en les couvrant des mêmes feuilles de papier qui ont servi sur les claies.

Les coques étant achevées au bout de sept jours, on les rassemble en tas jusqu’au temps d’en tirer la soie ; mais on commence par mettre à part sur des claies, dans un lieu frais où l’air puisse pénétrer, celles qui sont destinées