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Aussitôt qu’elles sont sèches, on les roule un peu plus serrées, et chacune est enfermée séparément et debout dans un vase de terre ; ensuite, une fois tous les dix jours, on les expose pendant une demi-heure au soleil dans un lieu couvert où la rosée ne puisse pas tomber, et l’on choisit même un temps où le soleil darde ses rayons avec force, après une petite pluie. Puis on les renferme comme auparavant. Quelques personnes plongent les feuilles dans de l’eau où elles ont jeté des cendres de branches de mûrier, et après les y avoir laissées un jour entier, elles les en retirent pour les enfoncer quelques momens dans de l’eau de neige, ou bien elles les suspendent pendant trois nuits à un mûrier pour y recevoir la neige ou la pluie, si l’une ou l’autre n’est pas trop violente. Toutes ces espèces de bains rendent dans son temps la soie plus forte et plus facile à dévider, mais leur principal usage est de conserver la chaleur interne dans les œufs.

Le temps de faire éclore les œufs est lorsque les feuilles commencent à naître sur les mûriers. On les hâte ou on les retarde, suivant les degrés de chaleur ou de froid qu’on leur donne ; on les avance beaucoup lorsqu’on fait prendre souvent le jour aux feuilles de papier, et qu’on ne les serre pas trop en les roulant pour les replacer dans le vase de terre ; au contraire, on les retarde par la méthode opposée. Lorsque les vers sont près de sortir, les œufs paraissent enfler, et devenir un peu pointus dans