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en état de filer. Comme il est fort important qu’ils puissent éclore, dormir, s’éveiller, se nourrir et muer tous ensemble, on ne peut apporter trop de soin à conserver dans la loge une chaleur égale et constante par des feux couverts dans des poêles, qui doivent être placées aux coins de l’édifice, ou par le secours d’un brasier portatif qu’on promène de tous les côtés. Mais il doit être allumé en dehors de la loge et enseveli sous un tas de cendres, car la flamme et la fumée sont également nuisibles. La fiente de vache séchée au soleil est ce qu’il y a de plus propre à brûler dans cette occasion, parce que les vers en aiment l’odeur.

On répand sur chaque claie une couche de paille sèche et hachée fort menu, sur laquelle on étend une longue feuille de papier qu’on a pris soin d’adoucir en la frottant doucement avec la main. Lorsque cette feuille est souillée par l’ordure des vers, on la couvre d’un filet et le filet de feuilles de mûrier, dont l’odeur attire la couvée, qu’on prend pour la placer sur une nouvelle claie pendant qu’on nettoie la première. L’auteur chinois conseille d’élever un mur ou une palissade fort serrée autour de la loge, surtout du côté de l’ouest, afin qu’en y laissant entrer l’air, on ne fasse pas tomber sur les vers la réflexion du soleil couchant.

Les coques qui sont un peu pointues, plus serrées, plus belles et plus petites que les autres, contiennent les papillons mâles. Celles qui sont plus grosses, plus rondes, plus épaisses