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féconde, on la mêle avec des cendres de branches brûlées. Le lendemain, on remue le tout ensemble dans de l’eau. La graine inutile flotte au dessus, et la bonne graine se précipite au fond : ensuite, après l’avoir fait sécher au soleil, on la sème avec une égale quantité de mil, qui garantit l’arbre, en croissant, de l’ardeur excessive du soleil. Aussitôt que le millet est mûr, on choisit un temps venteux pour y mettre le feu. L’arbre en acquiert beaucoup plus de force au printemps suivant. On doit couper toutes les branches jusqu’à ce qu’il soit parvenu à sa grandeur naturelle : alors c’est le sommet qu’on coupe, pour faire pousser les branches de toutes parts. Enfin, les jeunes arbres se transplantent à neuf ou dix pas de distance, en lignes éloignées de quatre pas entre elles ; mais on observe de ne les pas placer vis-à-vis l’un de l’autre, de peur apparemment qu’ils ne s’entre-nuisent par l’ombre.

On choisit, pour élever la loge des vers à soie, un terrain sec qui s’élève un peu sur le bord d’un ruisseau, parce que les œufs doivent être souvent lavés dans l’eau courante, loin de tout ce qui a l’apparence de fumier ou d’égout, loin des bestiaux et du bruit ; car les odeurs désagréables et le moindre bruit, l’aboiement même d’un chien, ou le cri d’un coq, y cause de l’altération, lorsqu’ils sont nouvellement éclos. L’édifice doit être carré, et les murs sont construits soigneusement, pour y entre-