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branches épuisées, pour greffer à leur place des rejetons sains. Les mûriers languissent lorsque certains vers y logent leur semence ; mais il est facile de la détruire avec un peu d’huile forte.

Les mûriers demandent une terre qui ne soit ni trop dure, ni trop forte : elle peut être amendée, soit avec du limon de rivière, soit avec du fumier ou de la cendre ; mais sur toutes choses, l’arbre doit être émondé au mois de janvier par une main habile, qui n’y laisse qu’une seule espèce de branches. À la fin de l’automne, avant que les feuilles commencent à jaunir, il faut les cueillir et les faire sécher au soleil ; ensuite, les ayant broyées en poudre, on les renferme dans des pots de terre bien bouchés, dont on ne laisse approcher aucune fumée. Au printemps, elles serviront de nourriture aux vers, après la mue.

Outre la méthode de greffer les vieux arbres, on se procure de nouvelles plantes, soit en mettant dans de petits tubes remplis de bonne terre des branches saines qu’on entrelace ensemble, soit en ayant soin au printemps de courber les branches qui n’ont point été coupées, et de les faire entrer par le bout dans une terre bien préparée. Elles y prennent racine au mois de décembre, après quoi, les séparant du corps de l’arbre, on les transplante dans la saison convenable. On sème aussi de la graine de mûrier, mais elle doit être choisie sur les meilleurs arbres, et prise du fruit qui croît au milieu des branches. Pour distinguer la plus