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tong-yeou, qu’on laisse sécher pour appliquer autant de fois une couche de vernis : il est si transparent, que le grain du bois se fait voir au travers ; aussi l’application est-elle souvent renouvelée, lorsqu’on veut cacher le fond de la matière ; il devient alors si luisant, qu’on le prendrait pour une glace de miroir : aussitôt qu’il est sec, on y peint en or et en argent des fleurs, des figures d’hommes, et d’oiseaux, des arbres, des montagnes, des palais ; après quoi l’on applique une nouvelle couche de vernis, mais légère, pour conserver la peinture et lui donner de l’éclat.

La seconde manière demande plus de préparation : on se sert d’une espèce de mastic, composé de papier, de filasse, de chaux, et de quelques autres matières, qui, étant bien battues, forment une espèce de carton collé sur le bois. Il fait un fond très-uni et très-solide sur lequel on passe deux ou trois fois l’huile dont on a parlé, après quoi l’on applique plusieurs couches de vernis, en laissant sécher successivement ces deux enduits : chaque ouvrier a son secret particulier pour perfectionner son ouvrage.

Les liqueurs chaudes ternissent quelquefois le vernis de la Chine, et lui font prendre une couleur jaune ; mais Duhalde indique le moyen d’y remédier donné par un auteur chinois : il n’est question, pour rétablir le noir glacé, que d’exposer la pièce pendant toute une nuit à la gelée blanche, ou, ce qui est encore plus