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carats, les Chinois divisent leur titre en cent parties, c’est le plus haut degré de finesse pour l’argent. Il s’en trouve néanmoins du titre de quatre-vingt-dix et de divers autres degrés jusqu’à cent ; il s’en trouve même de quatre-vingts ; mais c’est celui qui est de plus bas aloi, et qui ne serait pas reçu dans le commerce sans une augmentation de poids qui l’égale à la valeur de l’argent de cours. Les Chinois prennent l’argent de France sur le pied de quatre-vingt-quinze. Cependant ceux qui entendent bien cette matière ne l’estiment qu’à quatre-vingt-treize ; de sorte que dans cent onces de notre argent il y en a sept d’alliage ; ou, ce qui revient au même, cent onces n’en valent que quatre-vingt-treize d’argent fin.

L’habileté des Chinois est singulière pour juger du titre de l’argent à la première vue ; ils ne s’y trompent presque jamais. Selon Le Comte, ils font attention à trois choses : 1o. à la couleur ; 2o. à de petits trous qui se forment dans la partie du métal attachée au creuset ; 3o. à différens cercles qui paraissent sur la surface du métal lorsqu’il se refroidit après avoir été fondu. Si la couleur est blanche, les trous petits et profonds, les cercles en grand nombre, pressés et déliés, surtout près du centre, l’argent passe alors pour pur ; mais plus il manque de ces trois qualités, plus on y suppose d’alliage.

L’argent qui a cours dans la Chine n’est