Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

barras aux étrangers, parce qu’en livrant les fardeaux aux porteurs, leur chef leur donne à chacun la note de ce qu’ils contiennent, et qu’on peut se rendre tranquillement au terme, avec la certitude que toutes les marchandises qu’on a confiées au chef y seront délivrées fidèlement dans le bureau qui est en correspondance avec le sien. Le fardeau est attaché avec des cordes au milieu d’une perche de bambou, qui est soutenue par les deux bouts sur les épaules de deux hommes ; mais, si le poids est trop considérable, on y emploie quatre hommes et deux perches. On a la liberté de changer tous les jours de porteurs et de leur faire faire chaque jour autant de chemin qu’on en parcourt soi-même. Lorsqu’un seul porteur suffit pour le fardeau, il en diminue le poids en le divisant en deux parties égales, qu’il attache avec des cordes et des crochets aux deux bouts d’une longue perche plate ; il la pose par le milieu sur son épaule, comme une balance qui se baisse et se lève alternativement dans sa marche . Est-il fatigué d’une épaule, il transpose adroitement la perche sur l’autre, et fait ainsi dix lieues par jours avec un poids de cent soixante livres de France.

Les douanes, à la Chine, sont moins rigoureuses que dans la plupart des autres pays. On n’y fouille personne, et rarement ouvre-t-on les paquets ou les caisses. On n’y prend même rien d’un voyageur qui a quelque appa-