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fois à dissiper les ténèbres et à répandre l’épouvante parmi ces terribles animaux. Les torches de voyage sont composées de branches de pin, séchées au feu et si bien préparées, que le vent et la pluie ne font que les allumer davantage ; chaque torche est longue de six ou sept pieds et dure près d’une heure.

Une grande commodité pour ceux qui voyagent par terre en Chine, c’est la facilité et la sûreté avec laquelle ils font transporter leurs bagages ou leurs marchandises par des porteurs publics, qui sont en grand nombre dans toutes les villes de l’empire. Ces portefaix ont leur chef à qui les voyageurs s’adressent : on convient du prix, qui est toujours payé d’avance, et le chef donne autant de billets qu’on lui demande de porteurs ; ils paraissent à l’instant sur son ordre, et c’est lui qui répond de chaque fardeau. Lorsque les porteurs ont rempli leur office, ils se rendent chez lui avec les billets qu’ils ont reçu des voyageurs, pour obtenir le prix de leur travail. Dans les villes de grand passage, il y a quantité de bureaux où les porteurs se font inscrire, après avoir donné de bonnes cautions ; de sorte qu’on peut s’en procurer trois ou quatre cents dans l’occasion. Leur chef, à qui l’on ne manque point de s’adresser, prend le mémoire de toutes les marchandises qu’on veut faire porter, et reçoit tant par livre : le prix commun est de dix sous par jour pour chaque quintal ; il ne reste ensuite aucun em-