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naires, le plus fâcheux et presque le seul inconvénient des voyages, surtout en hiver, et dans les parties septentrionales de la Chine, est l’excès de la poussière, parce que la pluie est fort rare dans cette saison ; la terre est alors si sèche et si mobile, que dans un grand vent il s’en élève des nuées qui obscurcissent le ciel, et qui coupent la respiration ; la multitude des passans et des voitures produit aussi le même effet.

La méthode la plus commune pour les voyages par terre est d’aller à cheval ; mais quoique les chevaux soient assez bons, ils demandent de l’attention pour les choisir. S’ils se fatiguent sur la route, il n’y a point d’espérance d’en pouvoir changer à la poste, parce que tous les chevaux de poste appartiennent à l’empereur, et ne servent que pour ses courriers, ou pour les officiers de sa cour.

Lorsque le chemin est trop rude pour aller à cheval, on se sert de chaises composées de bambous croisés en forme de treillis, et liés ensemble avec des rotangs ; on les couvre du haut en bas de toile peinte, ou bien d’étoffe de laine ou de soie, suivant la saison ; et pendant la pluie on y ajoute un surtout de tafetas huilé.

Si, pour se garantir de la chaleur l’on choisit le temps de la nuit pour voyager, surtout dans les pays montagneux qui sont infestés de tigres, on loue de distance en distance des guides avec des torches, qui servent tout à la