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daient beaucoup mieux que les Grecs et les Romains, mais qu’aujourd’hui même ils ne naviguent pas moins sûrement que les Portugais.

Leurs vaisseaux, comme leurs bateaux et barques, s’appellent du nom commun de tchouen. Les plus grands ne portent pas plus de deux cent cinquante ou trois cents tonneaux ; ce ne sont proprement que des barques plates à deux mâts. Leur longueur est de quatre-vingts ou cent pieds ; l’avant n’a point d’éperon ou de proue ; il s’élève dans la forme de deux ailes ou de deux cornes, d’une figure fort bizarre. L’arrière est ouvert en dehors par le milieu pour contenir le gouvernail et le mettre à couvert du battement des vagues. Ce gouvernail a cinq ou six pieds de largeur, et peut aisément se lever et s’abaisser par le moyen d’un câble qui le soutient sur la poupe.

Les vaisseaux chinois n’ont ni mât d’artimon, ni beaupré, ni mât de hune. Toute leur mâture consiste dans le grand mât et le mât de misaine, auxquels ils ajoutent quelquefois un fort petit mât de perroquet qui n’est pas d’un grand secours. Le grand mât est placé assez près du mât de misaine, qui est fort sur l’avant. La proportion de l’un à l’autre est ordinairement comme de deux à trois, et la longueur du grand mât ne va jamais au-dessous, étant au plus des deux tiers de toute la longueur du vaisseau.