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des provinces de la Chine, et en partie des pays étrangers, comme d’Achem, de la Cochinchine, du Japon, etc. Il est refondu dans cette ville, à la réserve de celui qu’on tire de la Cochinchine, qui est ordinairement aussi pur et aussi beau qu’il puisse être, lorsqu’on l’achète du roi du pays ; mais celui que ses sujets vendent secrètement n’est pas si pur, et demande d’être raffiné à Canton. Les Chinois divisent leur or par carats, comme en Europe. L’or commun est depuis quatre-vingt-dix carats jusqu’à cent ; il est plus ou moins cher, suivant le temps auquel il s’achète, c’est-à-dire qu’aux mois de mars, d’avril et de mai, il est moins cher que depuis juillet jusqu’en décembre et janvier, parce que, dans cette dernière saison, les vaisseaux sont en plus grand nombre dans le port et la rade de Canton.

On achète aussi à la Chine des drogues excellentes, plusieurs sortes de thé, du fil d’or, du musc, des pierres précieuses, des perles, du vif argent, etc. Mais le principal objet du commerce des Européens est la porcelaine, les ouvrages de vernis et les étoffes de soie, dont on parlera plus particulièrement dans la suite.

À l’égard de leur navigation, le père Le Comte observe qu’ils ont eu fort anciennement des vaisseaux très-forts ; et quoiqu’ils n’aient pas plus perfectionné la navigation que les autres sciences, non-seulement ils l’enten-