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cette côte. Ils ne rapportent ordinairement de toutes ces régions que du poivre, de la cannelle et d’autres épices ; des nids d’oiseaux, du riz, du camphre et des cannes de rotang, qu’on entrelace comme de petites cordes ; des torches faites des feuilles de certains arbres qui brûlent comme de la poix, et qui servent de flambeaux ; de l’or, de l’étain , etc.

À l’égard du commerce des Européens à la Chine, le port de Canton est presque le seul qui leur soit ouvert dans certains temps de l’année, encore n’ont-ils pas la liberté de s’avancer jusqu’à la ville. Ils jettent l’ancre à Hoang-pou, nommé communément Van-pou, lieu qui en est éloigné de quatre lieues, sur la rivière, et où le nombre des vaisseaux est toujours fort grand. Autrefois les draps de l’Europe, les cristaux, les sabres, les pendules, les montres à répétition, les télescopes, les miroirs et les glaces, etc., s’y vendaient avec beaucoup d’avantage ; mais depuis que les Anglais font ce voyage régulièrement chaque année, il n’y a pas une seule de ces marchandises qui soit plus chère à Canton qu’en Europe ; le corail même ne s’y vend presque plus qu’avec perte. Ainsi, à parler en général, ce n’est plus qu’avec l’argent qu’on peut trafiquer utilement à la Chine. On peut faire un profit considérable en l’échangeant pour de l’or, qui est une marchandise dans le pays. On y gagne encore un tiers.

L’or qui se vend à Canton vient en partie