Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chine, en cuivre en œuvre, comme balances, réchauds, cassolettes, bassins, etc., qu’ils revendent bien cher dans leur pays : ce cuivre est beau et agréable à la vue ; 3o. des lames de sabre qui sont fort estimées des Chinois, elles ne s’achètent qu'une piastre au Japon, et se vendent quelquefois jusqu’à dix piastres à la Chine, 4o. du papier à fleurs et uni dont les Chinois font des éventails ; 5o. de la porcelaine qui est très-belle, mais de peu d’usage, parce qu’elle souffre difficilement l’eau bouillante : elle n’est pas plus chère au Japon que la porcelaine de la Chine à Canton ; 6o. des vernis japonais, qui ont été si long-temps, au-dessus de toute comparaison, mais ils sont si chers, que les Chinois en achètent rarement. Un cabinet de deux pieds de haut, sur la même largeur, s’est vendu à la Chine jusqu’à cent piastres. Ceux qui s’exposent le plus aux risques de ce commerce, sont les marchands d’Émoui et de Ning-po, parce que, les portant à Manille et à Batavia, ils les vendent fort chers aux Européens, qui sont passionnés pour les ouvrages de cette nature ; 7o. enfin les marchands chinois rapportent de l’or, qui est très-fin, et quantité de ce métal qui se nomme tombak, sur lequel ils gagnent soixante pour cent à Batavia.

Ils font aussi commerce à Manille ; mais on ne voit guère entreprendre ce voyage qu’aux marchands d’Émoui, qui se chargent d’une quantité de soie, de satins rayés et à fleurs,