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rins, persuadés par la vue des instrumens mathématiques que le père Verbiest avait composés à Pékin, qu’il ne devait pas être moins habile à fondre de l’artillerie, obtinrent un autre ordre pour ce missionnaire. Une entreprise de cette nature était capable de l’alarmer ; mais ayant trouvé dans les registres des églises chrétiennes de Pékin, que, sous la dernière race des empereurs chinois, un grand nombre de missionnaires étaient entrés à la Chine en faveur de leurs lumières, et ne doutant pas qu’un service de cette importance ne portât l’empereur à favoriser la religion chrétienne, il fondit avec un merveilleux succès cent trente pièces de canon.

Quelque temps après, le conseil des principaux mandarins de guerre présenta un mémoire à l’empereur, par lequel il lui demandait trois cent vingt pièces de canon à l’européenne, pour la défense des places fortes de l’empire. L’empereur ordonna que Nan-hoaï-jin, (tel était le nom chinois du père Verbiest) prendrait la direction de l’ouvrage, et qu’il serait exécuté suivant les modèles qui devaient être tirés en peinture, et présentés à sa majesté dans un mémoire. Le missionnaire présenta les modèles en 1681, le 11 février. Ils furent approuvés, et le kong-pou, ou le tribunal des travaux publics, reçut ordre de fournir sans délai tous les secours nécessaires.

La fonte de tant de pièces prit plus d’un an. Verbiest eut à vaincre quantité d’obstacles de