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pour de simples curiosités. Ils ont aussi quelques pétards sur leurs vaisseaux, mais ils manquent d’habileté pour s’en servir. En 1621, la ville de Macao fit présent à l’empereur de trois canons avec quelques canonniers : on en fit l’épreuve devant plusieurs mandarins, qui parurent fort surpris de cette nouveauté. Ces pièces furent menées sur les frontières. Les Tartares qui s’étaient approchés de la grande muraille, furent si effrayés du ravage qu’elles firent dans leurs rangs, qu’ayant pris la fuite, ils n’eurent pas la hardiesse de reparaître jusqu’en 1636. Ils firent alors une nouvelle irruption, qui fit penser les mandarins à fortifier les villes de la Chine, et à les munir d’artillerie. Ce fut à cette occasion que, le docteur Paul-syn leur ayant représenté que les missionnaires savaient l’art de fondre le canon, ils supplièrent aussitôt l’empereur d’ordonner au père Adam Schaal, alors président du tribunal des mathématiques, d’en fondre quelques pièces. Après avoir obtenu l’ordre qu’ils désiraient, ils firent une visite à ce missionnaire mandarin, et, dans la conversation, ils demandèrent négligemment s’il savait la manière de fondre du canon. Schaal ayant répondu qu’il n’en ignorait pas les principes, ils lui présentèrent sur-le-champ l’ordre impérial. En vain leur représenta-t-il, dans sa surprise, que la pratique était fort éloignée de la théorie. Il fallut obéir et donner des instructions aux ouvriers, avec l’assistance néanmoins des eunuques de la cour. Ensuite les manda-