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officiers subalternes de la même nation. Chaque corps consiste en dix mille hommes effectifs divisés en cent niérous, ou cent compagnies chacune de cent soldats. Ainsi, en comptant la maison de l’empereur et celle des princes, dont les domestiques ont la paie d’officiers et de soldats, on peut croire, suivant l’opinion commune, qu’il y a toujours cent mille hommes de cavalerie à Pékin. Cependant ils sont tellement énervés, comme on vient de le remarquer, que les Tartares orientaux font peu de cas de leur nombre. Ils disent en proverbe que le hennissement d’un cheval tartare suffit pour mettre en déroute toute la cavalerie chinoise.

Outre ces forces, qui sont constamment sur pied, chaque province a quinze ou vingt mille hommes sous le commandement de leurs officiers particuliers. Il y en a aussi pour la garde des îles, surtout pour celles de Haïnan et de Formose.

Les armes des soldats sont des cimeterres et des dards, suivant l’ancien usage. L’artillerie est d’invention moderne parmi les Chinois ; et quoiqu’ils aient fort anciennement l’usage de la poudre, ils ne remploient guère que pour les feux d’artifice, dans lesquels ils excellent. Cependant on voit aux portes de Nankin trois ou quatre bombardes, courtes et épaisses, assez anciennes pour faire juger qu’ils ont eu l’usage du canon, quoiqu’ils paraissent l’ignorer encore, car ces pièces passent parmi eux