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provinces, ce qui s’exécute fort secrètement.

Toutes les familles tartares qui sont établies à Pékin, ont leurs habitations dans la ville, ou dehors ; mais elles ne peuvent les quitter sans un ordre particulier de l’empereur. De là vient que les troupes tartares, dont la garde de l’empereur est composée, sont toujours en quelque sorte près de sa personne. On voit aussi à Pékin quelques troupes chinoises, enrôlées depuis long-temps sous les bannières tartares, et qui portent, par cette raison, le nom de Chinois tartarisés. Elles sont bien payées et toujours prêtes à marcher au premier ordre, avec autant de diligence que de secret, pour arrêter les mouvemens et les séditions. Ces troupes sont divisées en huit corps, dont chacun a son enseigne distinguée par la couleur qui lui est propre ; c’est le jaune, le blanc, le rouge et le bleu. Le vert est la couleur des troupes entièrement chinoises, qui en tirent le nom de lou-ki, c’est-à-dire soldats de la bannière ou de l’enseigne verte.

Chaque enseigne tartare a son général qui se nomme Kou-fanta, en langue mantchou. Cet officier en a d’autres sous lui qui répondent à nos lieutenans-colonels, sous le nom de Mei-reyon-tchain, et qui ont aussi leurs officiers subalternes. Comme chaque corps est composé à présent de Tartares mantchous, de Tartares mongols et de Chinois tartarisés, le général a sous lui deux officiers généraux de chaque nation, et ces généraux ont aussi des