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tention continuelle qu’elles ont à les suivre et à les observer, il y en a peu qui leur échappent. Dans ces occasions, chaque ville reçoit des ordres, et toutes les forces des places voisines se rassemblent, s’il est nécessaire. Lorsqu’il est question de guerre, on détache plusieurs bataillons de chaque province pour former une armée.

Avant l’union des Tartares et des Chinois, la grande muraille était gardée par un prodigieux nombre de soldats, pour couvrir l’empire contre les invasions de ces redoutables ennemis ; mais aujourd’hui on n’entretient garnison que dans les places importantes. Le port d’armes, dans chaque ville, est uniquement pour les soldats, quoiqu’ils ne portent l’habit militaire que pour le service, c’est-à-dire dans les temps de guerre ou pour monter la garde, pour les revues, et pour servir d’escorte aux mandarins dans leurs voyages. Dans les autres temps ils s’appliquent au trafic ou à la profession dans laquelle ils sont nés.

Entre les officiers tartares, on en compte vingt-quatre à la cour qui portent le titre de capitaines généraux, avec le même nombre de colonels. Cet établissement, qui ne subsiste que depuis la conquête, n’empêche pas que le ping-pou, ou le tribunal suprême de la guerre, n’ait la surintendance des troupes chinoises dans toute l’étendue de l’empire. Cette cour a des courriers toujours prêts pour porter ses ordres dans les