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les armes est punie sur-le-champ de trente ou quarante coups de bâton, si le soldat est Chinois, et d’autant de coups de fouet, si c’est un Tartare. Lorsqu’ils ne sont pas employés aux exercices de leur état, ils ont la liberté de choisir leurs occupations.

Il n’est pas nécessaire à la Chine, comme en Europe, d’employer la violence ou l’argent pour engager les hommes au métier des armes. La profession de soldat est regardée au contraire comme un fort bon état ; on s’empresse d’y parvenir, soit par le crédit de ses amis ou par les présens qu’on fait aux mandarins, d’autant plus que chacun fait ordinairement son service dans les cantons qu’il habite.

Les trois provinces du nord fournissent un grand nombre de soldats ; ils reçoivent pour paie, de trois en trois mois, cinq sous d’argent fin ; ce qui est à peu près la paie française, et chaque jour une mesure de riz, ce qui suffit pour l’entretien d’un homme. Quelques-uns sont à la double paie : celle des cavaliers est de cinq sous de plus, avec deux mesures de petites fèves pour la nourriture de leurs chevaux, dont l’empereur prend soin comme des hommes.

Depuis que les Tartares ont conquis la Chine, ces troupes n’ont guère d’autre emploi que de prévenir les révoltes, ou d’apaiser les séditions, en se montrant dans les villes ou dans les provinces. Elles sont chargées aussi de purger les grands chemins de voleurs : avec l’at-