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Il nous reste à parler des forces de l’empire chinois.

Toutes les grandes villes, et les principales entre les petites, sont plus ou moins fortifiées. On donne à certaines villes le nom de places de guerre, pour les distinguer des autres, qui se nomment villes de commerce. Cependant les places de guerre n’ont pas d’autre avantage sur les autres villes fortifiées que celui de leur situation, qui en rend l’accès plus difficile ; tout l’art des fortifications chinoises consiste dans un excellent rempart, un mur de briques, des tours, et un large fossé rempli d’eau. À la vérité, c’est une sûreté suffisante contre tous les efforts ennemis, dans des régions où la partie offensive de la guerre n’est pas mieux connue que la défensive.

On peut regarder comme un établissement très-utile les tchais, ou lieux de refuge, qui sont situés au milieu des champs, dans lesquels les laboureurs et les paysans se retirent avec leurs troupeaux et leurs meubles, en cas de mouvement de guerre, ou de courses subites de voleurs. Il n’y a point de province, de ville ou de bourg qui n’ait des soldats pour sa défense ; l’empire est d’ailleurs fortifié par la nature. La mer qui borde six provinces à l’est et au sud, a si peu de profondeur au long de la côte, que les gros vaisseaux n’en peuvent approcher sans être brisés en pièces ; et les tempêtes y sont si fréquentes, qu’une flotte n’y peut jamais mouiller en sûreté. À l’ouest, ce