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des mandarins. On choisit ordinairement pour ces postes de grands seigneurs de l’empire, et ce sont eux qui commandent les officiers et tous les soldats. Cependant ces cinq tribunaux dépendent d’un tribunal suprême de la guerre, nommé Yong-tching-fou, dont le président est un des plus grands seigneurs de l’empire. Son autorité s’étend sur les cinq tribunaux militaires, et sur tous les officiers et les soldats de la cour ; mais, pour modérer ce pouvoir extraordinaire, qui le rend maître d’un si grand nombre de troupes, on lui donne pour assesseur un mandarin lettré, avec le titre de surintendant de l’armée, et deux inspecteurs nommés par l’empereur, qui prennent part à toutes les affaires ; d’ailleurs, lorsqu’il s’agit d’exécuter quelque projet militaire, le Yong-tching-fou dépend absolument de la quatrième des six cours suprêmes, qui se nomme Ping-pou, et qui a toute la milice de l’empire sous sa juridiction.

Quoiqu’il y ait à la Chine des grands seigneurs qui, portant le titre de princes, de ducs et de comtes, sont supérieurs à tous les ordres de mandarins, par leur rang, leur mérite et leurs services, il n’y en a pas un néanmoins qui ne se trouve honoré du titre de son emploi, et de la qualité de chef des cinq tribunaux militaires.

Les tribunaux des mandarins de la guerre ont, dans leurs procédures et leurs décisions, les mêmes méthodes que les tribunaux civils.