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entra plus de prisonniers qu’il n’en sortit.

L’état militaire de la Chine a ses tribunaux comme le gouvernement civil, et ses kouans ou ses mandarins. Les mandarins de la guerre prennent leurs trois degrés comme les mandarins civils ; ils sont divisés en neuf classes, qui forment, comme les autres, un grand nombre de tribunaux.

Le rang et les fonctions du principal officier militaire ou du général sont à peu près les mêmes à la Chine qu’en Europe ; il a sous lui, dans quelques provinces, quatre mandarins ; et dans d’autres lieux, deux mandarins seulement, qui représentent aussi nos lieutenans-généraux. Ceux-ci ont d’autres mandarins subordonnés qui répondent à nos colonels ; les colonels ont sous eux des officiers qu’on peut regarder comme des capitaines ; enfin ces capitaines ont des officiers subalternes, qui ressemblent à nos lieutenans et à nos enseignes : chacun de ces mandarins a le train qui convient à sa dignité ; et lorsqu’il paraît en public, il est accompagné d’une troupe d’officiers qui appartiennent à son tribunal ; de sorte que tous ensemble, ils ont sous leurs ordres un fort grand nombre de troupes, tant à cheval qu’à pied.

Il y a à Pékin cinq tribunaux militaires, qui se nomment ou-fou, c’est-à-dire les cinq classes, ou les cinq troupes de mandarins de guerre. Ces cinq classes ont à leur tête un président et deux assesseurs, qui sont du premier ordre