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ordre. Il se fait des rondes continuelles, qui ôtent aux prisonnier toute espérance de pouvoir s’échapper. Ceux qui formeraient cette entreprise seraient punis sévèrement. Le mandarin visite souvent la prison, et doit toujours être en état de rendre compte des prisonniers. Si l’un d’eux tombe malade, le mandarin est obligé non-seulement de lui procurer, aux frais de l’empereur, des médecins et des remèdes, mais encore de prendre tout le soin possible de son rétablissement. S’il meurt un prisonnier, le mandarin doit en informer l’empereur, qui ordonne souvent au mandarin supérieur d’examiner si le subalterne a fait son devoir. Dans ces temps de visite, les prisonniers qui sont coupables de quelque crime capital paraissent avec un visage pâle, un air triste, la tête penchée et les genoux tremblans, dans l’espérance d’exciter la compassion ; mais ils en trouvent d’autant moins, que le but de leur emprisonnement est non-seulement de les tenir sous une garde sûre, mais de les châtier, et qu’il est regardé comme une partie de leur punition.

Dans les grandes prisons, comme celle du tribunal suprême de Pékin, on permet aux ouvriers et aux artisans, tels que les tailleurs, les bouchers, les marchands de riz et de légumes, etc., d’entrer pour le service et la commodité des prisonniers : ils ont même des cuisiniers qui préparent leurs alimens, et tout s’exécute avec beaucoup d’ordre par le soin continuel des officiers.