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fice en est semblable dans toutes les parties de l’empire ; elles sont situées à peu de distance des tribunaux de justice. Quand on est entré par la porte de la rue, on trouve une longue allée qui conduit au logement du second geôlier ; ensuite on entre dans une grande cour carrée, aux quatre côtés de laquelle sont les chambres des prisonniers, élevées sur de gros piliers de bois, ce qui forme au-dessous une sorte de galerie. Les quatre coins sont occupés par des prisons particulières, où l’on enferme les plus fameux brigands, sans leur laisser, pendant le jour, la liberté de se promener dans la cour ; cependant ils achètent cette grâce pour quelques heures. La nuit, ils sont chargés de chaînes pesantes qu’on leur attache aux pieds, aux mains et à la ceinture, et si serrées, qu’à peine leur laissent-elles le pouvoir de se remuer. Si l’on se relâche un peu de cette rigueur, ce n’est qu’à prix d’argent. Ceux qui n’ont commis que des délits peu considérables ont la liberté de prendre l’air dans la cour de la prison ; mais le soir on les appelle l’un après l’autre, pour les renfermer dans une grande salle obscure, à moins qu’ils ne soient en état de louer de petites chambres où ils sont logés plus commodément. Des sentinelles qui veillent pendant toute la nuit font observer un profond silence. Si l’on entend le moindre bruit, ou s’il arrive que la lampe s’éteigne, on se hâte d’en donner avis aux geôliers, afin qu’ils puissent remédier au dés-