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exhortation à mener une conduite plus réglée ; mais en lui accordant la liberté de se retirer, il lui fait donner vingt coups de pan-tsé, comme un préservatif contre l’oubli. Ordinairement toutes les punitions chinoises, à l’exception des amendes pécuniaires, commencent et finissent par la bastonnade.

Il y a certains crimes pour lesquels un criminel est marqué sur les deux joues avec des caractères chinois, qui expriment la nature de l’offense : d’autres sont condamnés au bannissement ou à tirer les barques royales. Il est rare que cette servitude dure plus de trois ans ; mais le bannissement est quelquefois perpétuel. Un exilé est sûr, avant son départ, de recevoir un nombre de coups proportionné à son crime.

Les vols sont punis la première fois par une marque sur le bras gauche avec un fer chaud, et la seconde fois par une marque sur le bras droit ; la troisième, ils sont livrés au tribunal criminel. Les esclaves fugitifs sont condamnés à cent coups de bâton, et rendus ensuite à leurs maîtres. Dans ces derniers temps, on leur marquait la joue gauche avec deux caractères chinois et deux caractères tartares ; mais un mandarin ayant représenté à l’empereur que cette punition était trop rigoureuse pour un crime qui venait moins d’aucune inclination vicieuse que du désir naturel de la liberté, et que d’ailleurs la bienséance était blessée, dans une ville où sa majesté résidait, par tant d’ob-