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pour examiner les bacheliers et garantir le peuple des violences auxquelles il est exposé par l’abus qu’ils font quelquefois de leurs priviléges. Ils ont le pouvoir de faire arrêter les coupables et de les condamner au fouet. Ils peuvent même dégrader et punir avec une sévérité extraordinaire ceux qui demeurent incorrigibles. Enfin le même tribunal envoie, dans les occasions qui le demandent, un visiteur nommé siun-ho pour examiner l’état du canal impérial et des barques, commission qui rapporte plus d’honneur et de profit que les autres.

Les juges de ce tribunal sont logés dans un vaste palais, où leurs tribunaux subalternes sont au nombre de vingt-cinq, divisés en cinq classes, à chacune desquelles appartiennent cinq autres tribunaux, avec leurs présidens, leurs assesseurs et leurs officiers inférieurs. Les cinq de la première classe se nomment Ou-tchin-cha-yuen, ou visiteurs des cinq quartiers de Pékin. Les quatre premiers ont l’inspection des murs qui environnent la ville, et celle des quartiers voisins. Le cinquième est chargé des murs intérieurs. Les mandarins qui composent ces tribunaux jouissent d’une très-grande autorité ; non-seulement ils ont le pouvoir de faire le procès et d’imposer des châtimens aux domestiques des mandarins et des autres seigneurs, mais encore, si le coupable mérite la mort, ou la confiscation de ses biens, ils peuvent l’envoyer au tribunal criminel.