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Ce tribunal punit les petits délits sans appel ; mais il doit informer l’empereur des crimes capitaux. Son objet est de veiller soigneusement à l’observation des lois et des usages dans toutes les parties de l’état, et de faire observer leur devoir aux mandarins comme au peuple. C’est dans cette vue qu’il envoie, de trois ans en trois ans, des inspecteurs dans les provinces pour y faire une visite générale, et chaque année un chong-chay, qui est une autre espèce de visiteur. Il en envoie de même aux frontières, du côté de la grande muraille, et aux salines, qui rapportent à l’empereur un revenu considérable. Les visiteurs généraux s’enrichissent souvent des dépouilles du peuple et de celles des mandarins ; mais ceux-ci exercent des rapines beaucoup plus fortes sur les fermiers qui distribuent le sel dans les provinces. Ce sont les plus riches particuliers de la Chine, et la plupart n’amassent pas moins de quatre ou cinq cent mille écus. La troisième visite, qui se fait de trois en trois mois, se nommé sien-chay ou petite visite. On envoie souvent des inspecteurs sous des noms et des habits déguisés, dans les provinces ou dans les villes pour y observer la conduite des officiers publics qui se déshonorent par leur tyrannie et leurs extorsions. Outre ces visites, il y en a d’autres qui se font de trois en trois ans par les hio-yuen et par les ti-hio, autres espèces d’inspecteurs : les premiers sont envoyés dans chaque province ; les seconds dans les villes,