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reur, les lois ont pourvu doublement à ce danger. 1o. Aucun de ces tribunaux n’est revêtu d’un pouvoir absolu pour juger des matières qui lui ressortissent. Il lui faut l’assistance d’un autre, et quelquefois de tous les autres ensemble, pour l’exécution de ses jugemens. Par exemple, toutes les troupes sont soumises au quatrième tribunal suprême ; mais pour le paiement, elles ressortissent au second, tandis que pour les barques, les chariots, les tentes, les armes, etc., elles dépendent du sixième. Ainsi, sans le concours de ces divers tribunaux, on ne peut exécuter aucune entreprise militaire ; et le cas est le même pour toutes les affaires d’importance qui concernent l’état. 2o. Rien n’est mieux imaginé, pour servir de frein aux magistrats des tribunaux suprêmes, que l’établissement d’un visiteur, nommé co-tao ou co-ti, c’est-à-dire inspecteur ou censeur, dont l’office est d’assister à toutes les assemblées, et de revoir leurs actes, qui doivent lui être communiqués. Il ne peut lui-même décider de rien ; mais il doit prendre connaissance de tout ce qui se passe dans chaque tribunal, et secrètement informer l’empereur de toutes les fautes que les mandarins commettent, non-seulement dans l’administration des affaires, mais même dans leur conduite particulière. Il y a dans tous les palais des tribunaux une salle et un appartement pour le co-ti qui n’a de part aux affaires qu’en qualité de contrôleur ou d’inspecteur.