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Ils n’ont pas d’autre supérieur que l’empereur même ou le grand conseil. Lorsque ce monarque juge à propos d’assembler son grand conseil pour quelque affaire importante qui a déjà été jugée par une des cours suprêmes, cette cour présente ses demandes aux jours marqués, et souvent elle en confère avec l’empereur même, qui les approuve ou qui les rejette. S’il les approuve, il les signe de sa propre main ; mais, s’il les retient, la cour est obligée d’attendre ses ordres, qui lui sont communiqués par un des colaos. Les demandes, qui sont présentées par les présidens des cours suprêmes, doivent porter au titre le sujet du mémoire, et finir par l’opinion de la cour qui les présente.

Ces six tribunaux ont dans leurs procédures une méthode qui leur est propre. Un particulier qui a quelque affaire l’expose d’abord par écrit, sur du papier dont la grandeur et la forme sont réglées. Il se rend au palais du tribunal, où il frappe sur le tambour qu’il trouve à la seconde porte : ensuite tombant à genoux, et tenant sa supplique des deux mains à la hauteur de sa tête, il attend qu’un officier chargé de ce soin vienne la prendre. Elle est portée aux mandarins de la grande salle, qui la donnent aux premiers présidens, ou, dans, leur absence, à leurs assesseurs. Si elle est rejetée, on la fait rendre au suppliant, et souvent on le condamne au fouet pour avoir importuné la cour par une demande ridicule. Si