Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/349

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est celle de Pé-tché-li, n’est pas comptée au rang des autres, parce qu’étant celle où résident les empereurs, elle jouit, à plusieurs égards, des prérogatives de la cour et de la maison impériale, comme en jouissait autrefois la province de Kiang-nan, lorsque l’empereur y faisait sa résidence. Elle avait six tribunaux supérieurs, comme ceux de Pékin, et l’on ne comptait alors que treize provinces ; mais les Tartares, l’ayant réduite au rang des autres, en ont fait la quatorzième.

Le troisième tribunal suprême se nomme Li-pou, c’est-à-dire le Tribunal des rites. Quoique ce nom paraisse le même que celui du premier tribunal, la prononciation de li, qui est différente, lui fait signifier mandarins dans la première acception, et rites dans la seconde. Cette cour est instituée pour veiller à l’observation des rites et des cérémonies, et aux progrès des arts et des sciences ; elle est chargée aussi de la musique impériale : elle examine ceux qui aspirent aux degrés, et leur accorde la permission de se présenter à l’examen. On la consulte sur les titres d’honneur et sur les autres marques de distinction dont l’empereur veut gratifier ceux qui le méritent par leurs services. Elle a le département des temples et des sacrifices que l’empereur a coutume d’offrir, et celui des fêtes impériales. C’est à elle à recevoir, à régaler, à congédier les ambassadeurs ; enfin elle a la direction des arts libéraux et celle des lois ou des trois religions établies dans