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leur propre bourse, dans la crainte de perdre leurs emplois. En effet, plusieurs provinces doivent au trésor royal des arrérages considérables, qui vraisemblablement ne seront jamais acquittés ; mais, pour remédier à cet inconvénient, Yong-tching ordonna qu’à l’avenir les taxes fussent payées, non par les tenanciers, mais par les propriétaires.

Dans les villes, chaque quartier a son chef, qui veille sur un certain nombre de maisons, et qui répond de tout ce qui s’y passe. S’il s’élevait quelque tumulte, dont il négligeât d’avertir aussitôt les mandarins, il serait puni très-sévèrement. Les pères de famille sont également responsables de la conduite de leurs enfans et de leurs domestiques. Les voisins sont obligés entre eux de se secourir mutuellement dans les accidents fâcheux qui surviennent ; tels, par exemple, qu’un vol nocturne : une maison répond de la maison voisine.

Il y a toujours aux portes de chaque ville une garde qui examine les passans. Un étranger est reconnu à la physionomie, à l’air, à l’accent ; au moindre signe qui le rend suspect, il est arrêté, et sur-le-champ on en donne avis au mandarin : c’est une maxime fondamentale des Chinois, de ne pas souffrir que les étrangers s’établissent dans leur empire. Outre leur mépris héréditaire pour les autres nations, ils ont pour principe qu’un mélange de peuples, introduisant une diversité de mœurs et de coutumes, ferait naître à