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tions du mandarin d’instruire son peuple ; ce devoir est fondé sur l’honneur qu’il a de représenter l’empereur, qui, suivant les Chinois, n’est pas seulement monarque pour gouverner, et pontife pour les sacrifices, mais qui est encore maître pour enseigner. C’est pourquoi il assemblé de temps en temps, à Pékin, les grands de sa cour et les chefs des tribunaux, pour leur faire une instruction, dont le sujet est toujours tiré des livres canoniques. À son exemple, chaque gouverneur doit assembler son peuple le premier et le quinzième jour du mois, et lui adresser un long discours, dans lequel il fait le personnage d’un père qui instruit sa famille. Cette méthode est établie par une loi de l’empire, et l’empereur a réglé lui-même les sujets qui doivent être traités dans les sermons : ils sont fondés sur les mêmes principes de morale que nous avons déjà vus.

L’administration de la justice appartient au gouverneur de chaque ville. C’est lui qui reçoit le tribut que chaque famille doit payer à l’empereur, et qui visite personnellement les corps de ceux qui ont été tués par quelque accident, ou que le désespoir a fait renoncer volontairement à la vie. Il est obligé de donner, deux fois le mois, audience à tous les chefs de quartier, pour être exactement informé de ce qui se passe. C’est lui qui donne des passeports aux barques et aux autres bâtimens ; qui écoute les plaintes, et reçoit les accusations, qui doivent être presque continuelles dans un état si peu-