Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trop indulgent dans ses punitions : l’un, pour ses oppressions ; l’autre, parce qu’il manque des qualités nécessaires à son emploi. Qu’un mandarin soit avancé à quelque poste plus considérable, ou rabaissé au-dessous du sien, qu’il soit privé pour quelque faute de la pension annuelle qu’il recevait de l’empereur, la gazette en fait aussitôt mention.

Elle parle aussi de toutes les affaires criminelles qui vont à punir de mort ; cite les noms des officiers qui ont succédé aux places vacantes ; les malheurs qui sont arrivés dans les provinces, et les secours qu’elles ont reçus des mandarins par l’ordre de l’empereur ; l’extrait des dépenses qui se font pour l’entretien des troupes, pour les besoins du peuple, pour les ouvrages publics, et pour les grâces du prince ; les remontrances que les tribunaux supérieurs ont faites à l’empereur sur sa conduite ou sur ses décisions. On y marque aussi le jour où l’empereur laboure la terre pour encourager l’agriculture ; le temps qu’il a fixé pour l’assemblée des grands de sa cour et de tous les mandarins qui président aux tribunaux lorsqu’il veut les instruire de leurs obligations. On y trouve les lois nouvelles et les nouveaux usages ; les éloges que l’empereur accorde aux mandarins ; les réprimandes qu’il leur fait : par exemple, « un tel khan n’est pas en bonne réputation ; il sera puni, s’il ne pense point à se corriger. » En un mot, le principal but de la gazette de Pékin est d’instruire les manda-